mercredi 30 novembre 2016

CAP DE LA HAGUE, ANSE DU CUL ROND


Pas un nuage … Seuls quelques détails dans le paysage nous font supposer que nos côtes sont battues par les vents. Aujourd’hui, 29 novembre, après une semaine de tempête, la mer est calme, Eole nous offre un répit.




Nous sommes à Ecalgrain. Le petit village se niche dans un creux à l’abri des vents dominants.



Plus loin, la baie d’Ecalgrain, un des plus beaux sites de ce bout du monde.




Plus loin encore, l’anse du cul rond. Ce lieu est très particulier à bien des égards.


Lieu de légendes et de trafics, dans les siècles passés, il était le théâtre des combines des contrebandiers et des naufrageurs. Pour ces derniers, rien ne prouve leur existence. Cependant, il est certain que dans ce bout du monde, pauvre et reculé, il était tentant pour les habitants d’aller à gravage, c’est-à-dire récupérer après les fortes tempêtes les marchandises des bateaux échoués sur les grèves. Les légendes parlent de feux allumés pour tromper les bateaux…

Il faut lire « Les Trois vies de Babe Ozouf, de Didier Decoin »


Par contre pour ce qui est des contrebandiers, leurs trafics étaient bien réels et ont perduré jusqu’au début du XXème siècle.


Le sentier des douaniers, qui borde tout le littoral de la Hague, témoigne de ce passé. C’est maintenant le GR 223, il fait le bonheur des randonneurs qui veulent profiter des splendeurs du pays.

A l’époque des contrebandiers, les douaniers venaient du centre de la France. L’administration voulait ainsi éviter les « copinages » avec les autochtones. C’était des Ruraux du Limousin, de la Marche et d’Auvergne. Ne connaissant rien aux us et coutumes maritimes, il était facile pour les contrebandier de les effrayer avec des histoires de monstres marins remontant de la mer ou sortant des cavités rocheuses des falaises dès la nuit tombée, pour aller tourmenter les humains.

Les restes d'un abris de douaniers à l'entrée de l'anse. Il n'y a plus que deux murs, on voit encore la cheminée.


Le soir, les pauvres douaniers restaient terrés dans leurs casemates toute la nuit laissant le champ libre aux trafics.

Une autre particularité de ce lieu est géologique

On y trouve, serties dans le granit qui affleure, les roches les plus anciennes de l'Europe occidentale. On voit ces roches à droite de la photo panoramique de l'anse. Agées de plus de deux milliards d'années, elles sont le reste de la partie nord du massif armoricain. Il s’agit d’icartien gneissifié.

Voir le site de la Lithothèque de Normandie Cotentin,





La particularité de ce lieu que, personnellement, je trouve la plus étrange, tient à une impression bizarre que je ressens lorsque je suis près de ces deux roches noires que l'on voit sur les photos suivantes :

Moi qui suis un indécrottable cartésien, un incorrigible mécréant, moi qui doute de la véracité des phénomènes de la radiesthésie, de la présence des courants telluriques, lorsque je suis dans cette anse, près de ces deux roches noires, je perçois une impression de force montant du sol qui me met dans un état bizarre, proche du malaise. Je sais que je ne suis pas le seul à la ressentir. Si j’étais adepte des sciences occultes je dirais que ce lieu est habité et ce malaise que je ressens me porterait à croire que cette force est maléfique. Oui oui, étranges propos pour un athée. je ressens une oppression et un vague sentiment d'angoisse sans objet.


Je comprends alors les terreurs des anciens douaniers.


Vous qui me lisez, si vous connaissez cet endroit et si vous avez ressenti quelque chose de semblable, je serais intéressé que vous me laissiez un commentaire.

2 commentaires:

  1. Ton malaise est peut-être dû au fait que tu as eu une première vie durant l'Icartien? Certaines de ces vues font furieusement penser au Sud-Est de l'Irlande.

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  2. En effet, après quelques recherches, je peux te le confirmer, J'ai été poussière durant l'icartien ! que vais-je devenir ?
    La Hague est aussi appelée "la petite Irlande Française"

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