Pas un nuage … Seuls quelques détails
dans le paysage nous font supposer que nos côtes sont battues par les vents. Aujourd’hui,
29 novembre, après une semaine de tempête, la mer est calme, Eole nous offre un
répit.
Nous sommes à Ecalgrain. Le petit
village se niche dans un creux à l’abri des vents dominants.
Plus loin, la baie
d’Ecalgrain, un des plus beaux sites de ce bout du monde.
Plus loin encore, l’anse
du cul rond. Ce lieu est très particulier à bien des égards.
Lieu de légendes et de trafics, dans
les siècles passés, il était le théâtre des combines des contrebandiers et des naufrageurs.
Pour ces derniers, rien ne prouve leur existence. Cependant, il est certain que
dans ce bout du monde, pauvre et reculé, il était tentant pour les habitants d’aller
à gravage, c’est-à-dire récupérer après les fortes tempêtes les marchandises
des bateaux échoués sur les grèves. Les légendes parlent de feux allumés pour
tromper les bateaux…
Il faut lire « Les Trois vies de Babe Ozouf, de Didier Decoin »
Par contre pour ce qui est des
contrebandiers, leurs trafics étaient bien réels et ont perduré jusqu’au début
du XXème siècle.
Le sentier des douaniers, qui borde
tout le littoral de la Hague, témoigne de ce passé. C’est maintenant le GR 223,
il fait le bonheur des randonneurs qui veulent profiter des splendeurs du pays.
A l’époque des contrebandiers, les douaniers venaient du
centre de la France. L’administration voulait ainsi éviter les « copinages »
avec les autochtones. C’était des Ruraux du Limousin, de la Marche et d’Auvergne.
Ne connaissant rien aux us et coutumes maritimes, il était facile pour les
contrebandier de les effrayer avec des histoires de monstres marins remontant
de la mer ou sortant des cavités rocheuses des falaises dès la nuit tombée, pour
aller tourmenter les humains.
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Les restes d'un abris de douaniers à l'entrée de l'anse. Il n'y a plus que deux murs, on voit encore la cheminée.
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Le soir, les pauvres douaniers
restaient terrés dans leurs casemates toute la nuit laissant le champ libre aux
trafics.
Une autre particularité de ce lieu
est géologique
On y trouve, serties dans le granit qui affleure, les roches les plus anciennes de l'Europe occidentale. On voit ces roches à droite de la photo panoramique de l'anse. Agées de plus de deux milliards d'années, elles sont le reste de la partie nord du massif armoricain. Il s’agit d’icartien gneissifié.
Voir le site de la Lithothèque de Normandie Cotentin,
La particularité de ce lieu que, personnellement, je trouve la plus étrange, tient à une impression bizarre que je ressens lorsque je suis près de ces deux roches noires que l'on voit sur les photos suivantes :
Moi qui suis un indécrottable cartésien, un incorrigible mécréant,
moi qui doute de la véracité des phénomènes de la radiesthésie, de la présence
des courants telluriques, lorsque je suis dans cette anse, près de ces deux roches
noires, je perçois une impression de force montant du sol qui me met dans un
état bizarre, proche du malaise. Je sais que je ne suis pas le seul à la
ressentir. Si j’étais adepte des sciences occultes je dirais que ce lieu est
habité et ce malaise que je ressens me porterait à croire que cette force est
maléfique. Oui oui, étranges propos pour un athée. je ressens une oppression et un vague sentiment d'angoisse sans objet.
Je comprends alors les terreurs des
anciens douaniers.
Vous qui me lisez, si vous connaissez
cet endroit et si vous avez ressenti quelque chose de semblable, je serais intéressé
que vous me laissiez un commentaire.
Ton malaise est peut-être dû au fait que tu as eu une première vie durant l'Icartien? Certaines de ces vues font furieusement penser au Sud-Est de l'Irlande.
RépondreSupprimerEn effet, après quelques recherches, je peux te le confirmer, J'ai été poussière durant l'icartien ! que vais-je devenir ?
RépondreSupprimerLa Hague est aussi appelée "la petite Irlande Française"